Kro qui a 6 mois de retard : ma première conférence

Publié le par Laflo

Voilà ce que c’est de fréquenter des gens qui font de la recherche en sciences de l’éducation : Isabelle a profité de mon oisiveté pendant des congés passés à domicile pour me proposer d’assister à une conférence organisé par l’IEC.

 

Pour info, l’IEC (L'Institut Emilie du Châtelet), est le premier institut français consacré aux études sur le genre ; il assure le développement et la diffusion des recherches sur les femmes et le genre en Ile-de-France, en partenariat avec le Muséum National d'Histoire naturelle, le CNRS, l'Institut National d'Etudes Démographiques, le Conservatoire National des Arts et Métiers,  les Universités Paris7, Paris X, Paris XI, l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et HEC Paris.

 

Nous voilà donc à 14h à l’Amphithéâtre de Paléontologie du Jardin des Plantes assister à l’intervention d’Elsa  DORLIN, Maîtresse de conférences à l’Université Paris 1, philosophe, spécialiste de l’histoire de la médecine.

 

Titre de son intervention : « Histoire de la frigidité »

 

la médecine et la philosophie antique considéraient les femmes comme  des êtres physiologiquement froids et humides, et donc "par nature" frigides (= froides »). Cette frigidité corporelle, sur laquelle la tradition misogyne fonde l'inégalité entre les sexes est, en même temps, considérée comme une certaine norme de la féminité, qui chaste, réservée et passive. Alors que les hommes, eux, sont de nature chaude, de tempérament sanguin, signe de santé et de virilité. La frigidité, comme maladie, ne peut donc toucher que les hommes, qui d’un tempérament sanguin passeraient au tempérament flegmatique & débile des femmes, ce qui les rendraient comme elles. Et puis les femmes ne peuvent qu'être froides, car c'est cette froideur constitutive qui permet la fécondation et la grossesse. Et là, la médecine classique des XVIIe et XVIIIe siècles se heurte au paradoxe suivant : comme elle considère en revanche que le plaisir sexuel féminin est nécessaire à la fécondation, comment concilier alors en un seul être la froideur nécessaire à la gestation et l'ardeur nécessaire à la fécondation ? l'origine de la frigidité va être révisée avec la découverte du phénomène de l'ovulation féminine au milieu du XIXe siècle, qui révéler que le plaisir féminin n'a rien à voir avec la reproduction et va engendrer une nouvelle conceptualisation du plaisir sexuel féminin, caractérisée par la « pathologisation », au sens plein du terme, de la frigidité comme "maladie des femmes" par excellence.

 

Nous avons terminé cette conférence dans un café tout proche, en compagnie d'Elsa Dorlin et d'éminentes docteures en sciences de l'éducation, en anthropologie... Autant vous dire que j'étais très impressionnée et que j'étais comme une petite souris, toute silencieuse (si, si !) parmi ces personnes qui n'ont rien à voir avec mon milieu professionnel habituel. Mais je me sens prête à recommencer si le sujet est toujours accessible !

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L
Très bon résumé de la conf.<br /> l'IEC remet ça cette année avec le 8 Novembre Catherine Marry, sociologue très intéressante qui a travaillé sur les femmes ingénieures... mais malheureusement aux heures ouvrées...
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